La mort en vient à être considérée comme la suprême initiation, comme le commencement d'une nouvelle existence spirituelle. Mieux : génération, mort et régénération ( re-naissance ) ont été comprises comme les trois éléments d'un même mystère, et tout l'effort spirituel de l'homme archaïque s'est employé à montrer qu'entre ces moments il ne doit pas exister de coupure. On refait infatigablement la cosmogonie pour être sûr qu'on fait bien quelque chose : un enfant, par exemple, ou une maison, ou une vocation spirituelle. C'est pourquoi on retrouve toujours la valence cosmogonique des rites d'initiation.
Mircéa Eliade, Le Profane et la sacré.